20 février 2011

Catherine

Aujourd'hui, je me laisse tenter par un titre PS3, un titre développé par Atlus, a qui on doit la série des Megami Tensei, assez méconnue de part chez nous, si ce n'est dernièrement avec les différents Persona qui sont sortis en Occident.

Cette fois-ci, nous n'avons pas à faire à un RPG mais plutôt à un jeu de puzzle/réflexion dans un univers plutôt original, burlesque et décalé.


Vincent (c'est moi) est un jeune homme célibataire qui vit sa vie à la cool et qui a une superbe fiancée qui répond au nom de Katherine.
Cependant, celui-ci n'a pas envie d'avancer pleinement dans sa relation, alors qu'au contraire, elle, amoureuse de Vincent depuis de nombreuses années, n'a qu'une seule envie : se marier.
Vincent essaie d'éviter à chaque fois la conversation sauf qu'il n'évitera pas celle où elle lui annonce qu'il y a une grande chance qu'elle soit enceinte de lui.

Ce qui provoque chez lui des cauchemars vraiment affreux.
Il a beau en parler avec ses potes au bar, impossible de les éviter.
Alors qu'il est seul un soir et complètement soul, il fait une rencontre très particulière d'une jeune fille blonde et mignonne qui s'appelle Catherine, avec un "C".

La jaquette PS3 montre Catherine alors que sur la jaquette Xbox 360, c'est Katherine que l'on aperçoit, la fiancée de Vincent.


Vincent se retrouve donc coincée entre deux filles superbes, sa promise et une fille aguichante très sexy qui ne le rend pas indifférent.
Vers qui donc va t-il se tourner ? C'est à vous de décider de son sort.

Désolé pour ce long prologue mais je pense que c'était nécessaire pour planter le décor.
Comme je disais, on a à faire à un jeu plutôt original avec une histoire qui sort de l'ordinaire.
D'ailleurs, je pense que Atlus a voulu passer un certain message ici.
Les jeunes Japonais d'aujourd'hui sont des personnes qui s'inquiètent beaucoup de leur situation professionnelle, et qui ont peur d'avoir des enfants.
Je pense que le jeu reflète plus ou moins cette image du Japon actuel, c'est ce que j'ai ressenti en jouant.
Maintenant, est ce que les joueurs japonais ont perçu le même message que moi, ça je ne sais pas.


Revenons-en à nous moutons !
Vous devez donc aider Vincent à faire les bons choix, mais existent-ils réellement de bons choix ? Telle est la question.
Même si le jeu suit une directive prédéterminée, vos choix influeront sur l'histoire impliquant par conséquent plusieurs fins différentes.

Je vous rassure, nous ne sommes pas dans un jeu de simulation de rencard, non non, mais bien dans un jeu de puzzle/réflexion.
Disons que le jeu se présente en deux phases :
La première consiste à bavarder avec son entourage, faisant avancer la trame principale de l'histoire mais où le joueur reste assez passif.
La deuxième phase est LA phase principale du jeu, celle qui consiste à sortir vivant des cauchemars de Vincent.

C'est donc cette deuxième phase que je vais m'empresser de vous décrire ci-dessous.
Chaque nuit, Vincent ne peut pas fuir ses cauchemars.
Il se retrouve coincé nu, avec son caleçon et son oreiller et avec des cornes de bouc sur la tête.


Le puzzle est représenté sous la forme d'une sorte de tour où Vincent se retrouve tout en bas à chaque tableau.
Le but étant simple, gravir la tour jusqu'au sommet pour trouver la porte de sortie, permettant de passer au tableau suivant.
Cette tour est formée de gros cubes, un peu à la Qbert (désolé pour la référence), et Vincent doit déplacer ces cubes afin de former des escaliers pour qu'il puisse grimper.

Comme vous vous en doutez, il y a des règles et des contraintes.
Les cubes ont des propriétés particulières.
Certains ne peuvent pas être déplacés, d'autres si mais étant plus lourds, demandent plus de temps.
Certains tombent dans le vide, d'autres sont piégés.

Tout n'est pas aussi simple qu'il n'y parait puisque le temps vous est compté.
Les cubes disparaissent petit à petit du bas vers le haut donc il n'y a pas de temps à perdre, il faut trouver un moyen rapide pour gravir les cubes au plus vite.
Plus vous arrivez vite à la sortie, plus votre score sera meilleur.


Sur le parcours, vous trouverez des objets particuliers comme des oreillers, des cubes, des fioles, des livres, .... chacun ayant leur propre utilité.
Par exemple, le cube vous permet de placer un cube supplémentaire où vous voulez, créant ainsi une marche pour accéder au dessus.
Les oreillers sont des vies supplémentaires ou plutôt des essais supplémentaires car croyez-moi c'est le genre de jeu où c'est plus que nécessaire d'en avoir.
La fiole vous donne une force surpuissante pendant quelques instants vous permettant d'escalader deux cubes à la fois.

Puzzle game oblige, on se retrouvera plusieurs fois coincé à cause d'une mauvaise combinaison de déplacements des cubes.
Que faire ?
Pas de panique, le jeu propose de revenir à l'action précédente en appuyant sur Select.
On peut donc revenir ainsi plusieurs fois en arrière dans le temps pour réparer son erreur ou chercher un autre chemin.


Dans certains tableaux, vous serez gêner pas des chèvres.
Oui oui, des chèvres, n'oubliez pas que vous êtes dans un rêve.
Ces chèvres veulent aussi arriver à la sortie sauf qu'il ne peut y avoir qu'une seule personne sur chaque cube, du coup, il faut trouver un moyen pour les faire déguerpir au plus vite.
C'est là que vous utilisez votre oreiller pour les tabasser.
La difficulté ici, c'est que tout ça prend du temps, en plus de réfléchir à votre escapade, il faudra se concentrer aussi sur le moyen d'éviter les chèvres.
Car n'oubliez pas, les cubes du bas, eux, continuent de se dérober et si vous tombez c'est le game over bien entendu.


Le game over, justement, parlons-en !
C'est simple : vous tombez d'un cube, vous marchez sur un cube piégé ou vous êtes sur un cube qui est en train de se dérober : c'est le game over.
Dans ces cas-la, bien entendu, il est impossible de remonter le temps avec Select.
Il faudra soit recommencer au début du niveau soit au checkpoint du tableau.

Enfin, la cerise sur le gâteau, ce sont les tableaux avec les boss.
Chaque stage comprend plusieurs tableaux dont le dernier avec un boss.
C'est exactement le même principe que pour les tableaux normaux sauf qu'à la place des cubes qui se dérobent sous vos pieds, c'est un monstre gigantesque qui grimpe derrière vous et qui vous attaque.
Ils sont nombreux et chacun possède une technique spéciale pour vous exterminer.
Par exemple, un qui m'a plutôt marqué, c'est celui quand Vincent apprend la nouvelle de sa fiancée enceinte, le monstre est alors représenté par un gros bébé avec sa tétine dans la bouche qui grimpe en criant "Paaaaapaaaaa".
Il y a de quoi flipper je vous assure !


Si vous êtes trop bas, celui-ci vous écrase contre un cube et vous explosez de sang.
Atlus oblige, le jeu est bien gore, il existe des dizaines de façons de mourir, toutes sanglantes les unes plus que les autres.
D'ailleurs, je tiens à mettre les pendules à l'heure, on pensait que le jeu serait orienté dans l'érotisme mais il n'en est rien.
Certes on voit les femmes dans des poses qui ne laissent pas les garçons indifférents mais on ne verra rien de sexuel.
C'est tout l'art des jeux japonais, il faut savoir faire baver le joueur sans rien lui montrer pour autant.
Suffit de voir les jaquettes pour s'en convaincre.
Et d'ailleurs, si on voit un Cero C, cela veut bien dire qu'il n'y a rien d'alarmant.
Cependant la notation Cero japonaise est complètement illogique, mais bon je ne vais pas faire de hors sujet ici.

Une fois que vous aurez terminé un tableau, vous pourrez prendre votre souffle et sauvegarder votre partie.
Et avant de continuer, vous devrez répondre à des questions primordiales sur la vie de couple, qui là aussi auront une importance dans le dénouement du scénario.
Il n'y a pas de bonne ou mauvaise réponse une fois de plus, c'est vous qui décidez de l'avenir de Vincent dans sa relation avec Katherine ou Catherine.


Voilà, je pense avoir fait plus ou moins le tour et cela devrait vous donner une image globale du jeu.
Du côté de la réalisation, rien de dramatique à signaler, c'est très soigné, les personnages sont bien modélisés, ça bouge bien.
Les scènes cinématiques sont un mélange de dessins animes 2D et de scènes 3D.
Il me semble que les scènes 2D ont été réalisées par le studio d'animation 4°C a qui l'on doit de nombreux OAVs et films.

Catherine est donc un jeu assez original, mélanger une histoire de relations amoureuses complexes dans un gameplay de puzzle/réflexion, il fallait vraiment y penser mais c'est justement ce qui fait son charme.
J'avoue que j'ai tout de suite accroché au scénario et à l'atmosphère que dégage le jeu.
Cependant, et malheureusement pour moi, je ne suis pas un grand amateur de puzzle game, du coup cela m'ennuie beaucoup.
Je ne m'attendais pas à ce que le jeu se résume à un unique jeu de réflexion de cubes à déplacer.
J'ai un peu la rage car j'ai vraiment envie de savoir comment cela va se terminer mais je ne suis pas sur de pouvoir finir le jeu. Arrghh !!


Et puis, l'autre point qui me chagrine, c'est la difficulté du jeu.
J'ai commencé en normal et arrivé au 4ème stage, j'ai passé deux heures sur le tableau sans pouvoir avancer.
Comme il est possible de changer de mode à tout moment, je suis passé en facile mais cela n'a pas arrangé les choses, ce n'est pas plus facile pour autant.
C'est là que j'ai compris pourquoi il y avait autant de continus.
J'ose à peine imaginer ce que doit être le mode Hard.
A lire les forums japonais, je me suis rendu compte que je n'étais pas le seul dans cette situation, ça me rassure d'un côté.

Je viens d'apprendre juste avant de finaliser cette review que la directrice du jeu a reçu de nombreuses plaintes concernant la difficulté du jeu.
De ce fait, des astuces vont être mises en place sur le site officiel et un patch pour rendre le jeu plus facile devrait voir le jour très prochainement.
Je trouve cette démarche plutôt incroyable.
A présent, ce sont les joueurs qui décident de la difficulté d'un jeu ?
J'aurais tellement aim& que Sega fasse de même pour Kid Chameleon....

En tout cas, selon montre bien que les gens (dont je fais partie) n'ont qu'une seule envie : connaitre la suite de l'histoire sans pour autant se prendre la tête.
C'est là qu'on se dit que le concept du jeu est finalement à double tranchant.
D'un côté, on fait dans l'original, de l'autre on mélange du puzzle-game bien costaud avec une histoire prenante et bien menée, n'y a t-il pas comme un déséquilibre ?
N'oublions pas qu'Atlus vend le jeu plus comme un jeu "d'action-aventure" plutôt qu'un puzzle-game.
N'y aurait-il pas tromperie ?

Quoiqu'il en soit, Catherine, est réservé aux amateurs inconditionnels du jeu de réflexion d'après moi, qui aiment s'arracher les cheveux et qui sont surtout très patients, car il faudra recommencer, recommencer plusieurs fois avant de trouver le chemin pour arriver à la sortie.
On parle d'une dizaine d'heures pour en arriver au bout mais je pense qu'on peut en rajouter facilement cinq ou dix pour une première partie.

Mais, soyons objectif, Catherine un bon jeu si ce n'est qu'on aime le genre.
Une très bonne réalisation, un game system bien réfléchi, une histoire prenante, plusieurs fins disponibles, ça le fait !
Regrettons que le gameplay ne soit pas plus diversifié que ça.
En tout cas, les vrais amateurs de réflexion devraient être comblés.
Moi, ce n'est pas ma tasse de thé tout simplement et je préfère encore mon petit Picross 3D sur DS, bien moins compliqué pour moi.


Ma note : 7/10
Version testée : japonaise | Textes et menus : japonais | Voix : japonaises
Il se peut que ce billet soit édité une fois le patch sorti mais cela n'altèrera pas pour autant mes impressions ni ma note.

07 février 2011

Dead Space 2

On commence le mois de février avec quelques impressions et non une review complète sur un jeu d'action/survival-horror.

Dead Space 2


Vous ne le savez certainement pas tous mais les jeux à la Bio Hazard, ce n'est pas mon truc.
Comme tous, j'ai fait Bio Hazard 1 et 2 sur Playstation autrefois, j'en garde d'ailleurs un bon souvenir, mais voilà, ce n'est pas vraiment le genre de jeu où je prends mon pied.
Disons que je ne suis pas fan du gameplay en général.
Je n'ai pas accroché à l'épisode 4 ainsi qu'au 5 et ce n'est pas faute de les avoir essayés à maintes reprises.


Depuis ce temps, je zappe les Silent Hill, Project Zero et autres jeux du même type.
Mais l'année dernière, j'ai voulu cassé la glace et me redonner une seconde chance au genre et c'est avec Alan Wake sur 360 que j'ai retenté l'expérience.
Et je vous le donne en mille : j'ai adoré !

Peu de temps après, je me suis mis à Mass Effect 2, certes Mass Effect n'est pas Bio Hazard, mais ça se rapproche tout de même dans le fond.
Et ce qui m'a marqué dans ME2 plus que dans Alan Wake, c'est son ambiance SF plutôt que tout le reste.

Et c'est donc ça qui m'a vraiment poussé à essayer ce Dead Space 2, à la recherche d'une bonne ambiance dans un monde SF, avec en plus le côté horreur.
Généralement, j'apprécie la valeur des jeux sur leur gameplay mais ici, ce n'est pas ce qui m'intéresse principalement.
Si le jeu arrive à me faire plonger dans son monde, alors le pari sera réussi.
Car sans vouloir être mauvaise langue, le genre n'a pas réellement évolué depuis ces dix dernières années en terme de gameplay, n'est ce pas ?
Un des points justement que je déteste plus que tout dans ce genre de jeux et Dead Space 2 en fait partie, c'est cet inventaire à emplacements limités.
Qu'est ce que ça peut m'agacer !
Enfin, ça passe encore pas trop mal ici puisqu'il est possible de stocker le surplus dans des coffres qui sont accessibles assez souvent.


N'étant pas un pro du genre, je ne vous cache pas que je ne joue pas très bien, j'accumule mort sur mort mais les points de contrôles sont nombreux de même que les sauvegardes, ce qui m'arrange très bien et cela permet d'assouvir ma frustration dans le même temps.
Je préfère plutôt mourir à cause d'une situation inconnue ou difficile plutôt qu'à cause d'une maniabilité pourrie.

Le jeu est donc bien équilibré d'après moi, l'ambiance sonore est tout simplement sublime, on balise à chaque couloir.
En plus, comme je joue principalement le soir avec une lumière tamisée et le casque sur les oreilles, autant vous dire que je suis comblé, je sursaute à tout bout de champ sur mon canapé.

Vu qu'on se retrouve prisonnier sur une station orbitale, l'agencement des chapitres se déroule généralement dans cet ordre : couloir, ascenseur, couloir, ascenseur, couloir, ascenseur, etc... ce qui est tout bien même bien répétitif à la longue.
Et là je dis pourvu que l'histoire ne dépasse pas les dix heures de jeu car sinon...
Mais bon, tout comme Alan Wake, il est préférable d'avoir 6 ou 7 heures de jeu bien narrées plutôt que de la rallonge poussive et exagérée.
Dans Dead Space 2, au bout de 9 heures de jeu, ça va encore, heureusement qu'il y a certaines phases différentes comme celles dans l'espace sans gravité, que j'apprécie tout particulièrement d'ailleurs.
Cela nous permet d'être complètement libre, de se déplacer et de se diriger à son aise, on ressent vraiment la notion de liberté dans ces moments là.


Ce Dead Space 2 est donc une agréable petite surprise en ce qui me concerne.
Il a réussi à me convaincre là où les autres ont échoué.
Même si le côté SF y est pour beaucoup, on progresse sans trop de difficulté, c'est beau et soigné, l'ambiance fait peur, et les contrôles ne sont pas prise de tête.
Le scénario n'a rien d'exceptionnel mais ça ne me gêne pas plus que ça.

Dans cette période creuse de début d'année, c'est le timing idéal pour moi pour s'essayer et s'adonner à des titres que jamais je n'aurais pensé faire.
Un petit coup de cœur pour ce soft, et si tout comme moi, vous n'êtes pas un fan du genre, je n'ai qu'un conseil : essayez-le !
Attention aux cauchemars cependant.